La Grèce antique est fascinante. On pourrait, bien sûr, en dire autant d’autres civilisations contemporaines de celle-ci, comme la Chine, l’Inde ou l’Égypte. Pour moi, elle se distingue quand même par la quantité et surtout la variété des écrits qu’elle nous a laissés (épopée, histoire, tragédie, comédie, philosophie, poésie, fable). Et elle continue à exercer une influence déterminante sur nos modes de pensée (du moins pour nous qui habitons l’extrémité occidentale de l’Eurasie). On qualifie souvent notre civilisation de “judéo-chrétienne” : c’est vraiment oublier notre héritage hellénique. Comme on le verra, j’espère, au hasard de ces pages, ce n’est pas à tort que certains ont proclamé que “les Anciens ont déjà tout dit” : notre proximité avec le monde grec d’il y a deux mille quatre cents ans se retrouve au détour de chaque texte.

Qui suis-je ?

Ingénieur, je suis aujourd’hui retraité et vis à Oslo. J’ai, à peu près, l’âge qu’avait Socrate lorsqu’il but la ciguë…

Enfant, la mythologie grecque m’enchantait : je lisais tout ce que je pouvais trouver sur le sujet dans la petite bibliothèque de mon école (des livres de la série “Contes et Légendes”, par exemple, et des versions abrégées de l’Iliade et de l’Odyssée). Les récits historiques me paraissaient à peine moins extraordinaires et Alexandre le Grand était mon héros. Plus tard, j’ai lu Platon, Thucydide, les Tragiques, Plutarque et, toujours, Homère. Ce n’est donc pas tout à fait par hasard que, tardivement, je me suis mis à apprendre le grec et à rédiger ce blog.

Ma connaissance du grec ancien est encore moyenne et je lis lentement. Mais cela a un avantage imprévu : je suis comme quelqu’un qui parcourt un paysage à pied par des sentiers caillouteux, prenant son temps, comparé à celui qui le traverse en voiture sur une autoroute : je découvre enfin toutes les beautés qu’il recèle : fontaines, chapelles, bosquets de chênes verts au fond d’un vallon, rochers aux formes bizarres…

Je sais que ce pays a déjà été complètement étudié et cartographié par des spécialistes : bien entendu, je ne prétends rien ajouter à cette somme de connaissances. Je ne suis qu’un randonneur qui tient un carnet de route, un flâneur que tout amuse et qui veut simplement partager ses découvertes en envoyant quelques cartes postales.

Note 1 : il y a longtemps, j’ai lu Un flâneur en Patagonie (Idle Days in Patagonia, 1893) de William Henry Hudson, un célèbre naturaliste et ornithologue, dans une vieille édition de la librairie Delamain que j’avais trouvée chez un bouquiniste. C’est ce beau petit livre qui m’a inspiré le titre de ce blog.

Note 2 : Pour illustrer ma page d’accueil, j’ai choisi un tableau de Claude Le Lorrain, Paysage avec Énée à Délos, qui se trouve à la National Gallery de Londres. On me dira qu’il n’offre pas une vision réaliste de la Grèce antique : ma seule excuse est que j’aime beaucoup ce peintre, en particulier parce que ses paysages sont de ceux dans lesquels l’œil peut flâner (comptez le nombre de plans qui s’étagent du premier plan à l’horizon…)

Patrick Narzul, Oslo

patrick.narzul@orange.fr